Louis Leclair, PDG des Fourgons Transit

Encore beaucoup de potentiel pour le manufacturier

Sa mère, Suzanne Leclair, a été une entrepreneure-vedette de l’époque du Régime d’épargne-actions du Québec lorsque son entreprise Les Fourgons Transit est devenue, en 1986, une des nombreuses nouvelles sociétés publiques québécoises. Il a racheté l’entreprise familiale en 2004 et a décidé d’y optimiser sensiblement la production. Son prochain objectif est de quadrupler, d’ici 10 ans, la production de boîtes de camion que fabriquent chaque année Les Fourgons Transit.

Dès l’âge de 13 ans, Louis Leclair a commencé à travailler pour l’entreprise fondée par sa mère Suzanne, en 1978. Il a connu la première usine de 10 000 pieds carrés à Laval et la seconde, de 100 000 pieds carrés, qui marquait l’expansion du fabricant.

Il s’est joint à l’entreprise familiale à temps plein en 1990, dans le secteur des ventes, avant d’en devenir directeur général et de la racheter de sa mère en 2004.

« Fourgons Transit avait fermé son capital. On a été une vedette du REA, en 1986, mais c’était une petite émission de 1 million d’actions à 4 $ l’action. Ce financement public a quand même permis à ma mère de construire la nouvelle usine sur un terrain de 500 000 pieds carrés », souligne Louis Leclair.

Après la première expansion de 1986, il y en a eu une deuxième en 1990 lorsqu’on a ajouté 25 000 pieds carrés à l’usine.

« Ça nous a permis d’augmenter sensiblement la production, mais on continuait de produire sur un mode artisanal. En 2012, on a refait toutes les lignes de production et on a consacré des mois entiers à la formation du personnel qui est devenu beaucoup plus polyvalent », explique le PDG des Fourgons Transit.

Résultat : la production annuelle de boîtes de camion est passée de 1500 en 2012 à 2500 l’an dernier. Louis Leclair estime maintenant réaliste de hausser la production annuelle de 3500 unités d’ici les trois prochaines années.

OUVRIR LE MARCHÉ

Les Fourgons Transit fabriquent des boîtes de camion dont les dimensions varient de 12 à 30 pieds. L’entreprise ne dessert pas le marché des boîtes de semi-remorque, dominé par le fabricant beauceron Manac.

« On est concentré dans le transport urbain. Lorsque vous êtes en ville, les boîtes de camion de livraison que vous voyez sont faites par nous. Dès que vous prenez l’autoroute, à l’extérieur des grands centres, les grandes boîtes de semi-remorque sont fabriquées par Manac », illustre le PDG.

L’entreprise Les Fourgons Transit est fortement enracinée au Québec où elle contrôle 60 % du marché des boîtes de camion. Pour assurer la croissance des dernières années et celle à venir, elle a décidé de s’attaquer aux marchés de l’Ontario et du Nord-Est des États-Unis.

« Il y a trois ans, on a décidé de revoir notre stratégie et de nous implanter en Ontario. On a ouvert une succursale là-bas et on y a vendu l’an dernier 400 boîtes. La prochaine étape est de s’attaquer au marché américain, où on négocie présentement avec des distributeurs potentiels », résume le propriétaire des Fourgons Transit.

Les atouts sur lesquels repose la stratégie de développement de Transit dans ces nouveaux marchés sont l’innovation, la qualité des produits et ses délais de livraison, nettement inférieurs à ceux de la concurrence.

« Comme Manac, on est le plus gros des petits joueurs dans notre marché. Nos produits sont un peu plus chers que ceux des grands manufacturiers, mais ils sont beaucoup plus innovants. »

— Louis Leclair

« On a lancé une division de boîtes réfrigérées et on a pris comme modèle les fabricants européens. On est les seuls au Canada à fabriquer des boîtes avec des panneaux sandwichs, totalement isolés et très économiques du point de vue énergétique », souligne Louis Leclair.

L’objectif de fabriquer 10 000 boîtes par année d’ici 10 ans est d’autant plus réalisable, selon le PDG, que l’entreprise est en train de finaliser l’acquisition d’un terrain de 400 000 pieds carrés, adjacent à l’usine, ce qui lui permettra de fournir à la demande.

UN SECTEUR QU’IL FAUT PROTÉGER

Louis Leclair a repris l’entreprise de sa mère, il y a plus de 10 ans, et il souhaite bien que ses deux filles assurent le relais dans une dizaine d’années.

« Il faut poursuivre. Le secteur manufacturier, c’est important pour le Québec. On ne peut pas accepter le statu quo, il faut pousser plus loin nos entreprises. Si jamais mes filles changent d’avis, je prévoirai alors un rachat de l’entreprise par ses dirigeants.

« Il n’est pas question que Fourgons Transit cesse d’exister. On a une belle entreprise, une bonne équipe de direction et des employés qui veulent. Et on fait un produit excellent qui se distingue des autres », insiste Louis Leclair.

Le PDG des Fourgons Transit est particulièrement fier que son entreprise ait été retenue en 2015 sur le palmarès des entreprises les mieux gérées au Canada. C’est une reconnaissance qui lui permettra de mieux rejaillir dans les nouveaux marchés qu’elle veut conquérir, estime-t-il.

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